

Récolte du miel et canicules dans le Sud de la France :
quand la nature s’adapte

L’été 2025 restera dans les mémoires comme une saison de contrastes et de défis. Dans le Sud de la France, deux épisodes successifs de canicule ont marqué le rythme des paysages. Hautes températures, sécheresse persistante et soleil brûlant ont mis la nature à rude épreuve. Nos abeilles, en première ligne, ont vu leurs sources de nectar s’assécher plus vite qu’à l’accoutumée, tandis que nos équipes sur le terrain observaient les mêmes signes de fatigue et de stress hydrique sur nos ceps.
Aux Domaines Paul Mas, nous avons choisi d’installer des ruches au cœur de nos vignobles afin de préserver la biodiversité et de renforcer l’équilibre naturel qui entoure nos terres. Cette présence discrète mais essentielle nous offre un précieux témoignage de l’adaptation du vivant. Malgré les contraintes climatiques, les abeilles ont poursuivi leur travail acharné pour produire un miel fidèle à notre terroir. « Elles ont très bien travaillé », confie avec émotion Pierre Maffre, l’apiculteur qui veille sur nos ruches et récolte leur miel.
Entre apiculture et viticulture, le parallèle s’impose de lui-même : deux activités profondément enracinées dans le Sud, toutes deux dépendantes d’un fragile équilibre climatique, mais qui savent, année après année, révéler la formidable résilience de la nature.

Les canicules 2025 : un défi pour la biodiversité
Au cœur de l’été, la succession de journées où le mercure dépassait des seuils inhabituels a bouleversé la vie des écosystèmes. La flore méditerranéenne a vu ses floraisons s’écourter, et certaines plantes se sont tues prématurément, incapables de produire du nectar sous un tel soleil.
Pour nos abeilles, la situation fut un véritable défi : moins de nectar disponible, un butinage réduit aux heures les plus brûlantes et des colonies mises à rude épreuve par le manque de ressources. Leur rôle de pollinisatrices s’est néanmoins poursuivi, mais au gré d’une intensité variable, dictée par les rares fleurs encore en mesure d’offrir leur précieux nectar.
La vigne, elle aussi, n’a pas été épargnée. Comme les abeilles, elle a souffert du stress hydrique : ralentissement de la maturation, blocage de croissance, feuillage fatigué. Nos vignerons ont dû adapter leurs gestes pour protéger les ceps. Cette symétrie entre abeilles et vigne rappelle combien ces deux univers, en apparence distincts, partagent les mêmes fragilités, mais aussi la même force d’adaptation face aux conditions climatiques extrêmes.
La récolte de miel dans un contexte de sécheresse
Notre récolte de miel 2025 reflète directement l’impact de ces chaleurs intenses et de la sécheresse prolongée. Avec des floraisons écourtées et un nectar plus rare, les volumes produits ont été plus modestes que lors d’années plus clémentes : chaque cadre des hausses nos ruches a toutefois livré environ 1 kilogramme de miel.
Ce chiffre prend toute sa dimension lorsqu’on le rapporte au travail de chaque abeille. Pour obtenir 6 kilos de miel, près de 15 000 butineuses se sont relayées sans relâche. Chacune aura apporté à peine 0,4 gramme au butin collectif. Infime à l’échelle d’un insecte, mais colossale une fois multipliée par l’énergie de toute une colonie. Une donnée à méditer chaque fois que l’on plonge une cuillère dans un pot de miel : derrière sa douceur, c’est la somme de milliers de vies brèves et acharnées.
La vie d’une abeille d’été ne dépasse guère 30 jours, le temps d’un cycle de butinage intensif. À l’inverse, ses sœurs de l’hiver, plus robustes, peuvent vivre de 3 à 6 mois, préservant la colonie durant la saison froide. Derrière miellée, il y a donc une histoire de cycles, de relais et de transmission, où l’individu s’efface au profit du collectif.
Pourtant, ces contraintes climatiques n’ont pas empêché les abeilles de donner le meilleur d’elles-mêmes. Le miel récolté, goûté dès la sortie de ruche, laisse présager une miellée particulièrement riche sur le plan aromatique.
Les plantes méditerranéennes les plus résistantes à la chaleur — lavande, romarin, thym — ont joué un rôle majeur. Leur persistance en période de sécheresse permet de produire des miels concentrés, intenses et typés, véritables reflets de la flore locale.
Nous l’avons constaté directement : en dégustant le miel fraîchement récolté, devant le caveau et le restaurant Côté Mas, les arômes se sont révélés intenses. La lavande, abondante autour du vignoble, s’est immédiatement imposée. Cette dégustation, encore tiède de la ruche, portait en elle la mémoire du paysage et de la saison.
Ce phénomène rappelle ce que nous connaissons dans la vigne : lors des millésimes chauds, nos raisins offrent souvent des concentrations en sucre plus élevées et des arômes plus puissants, donnant naissance à des vins atypiques. De la même manière, le miel de 2025 illustre la capacité du terroir à s’exprimer avec force, même dans l’adversité climatique. Les vendanges en cours nous diront très bientôt si cette singularité se retrouve également dans nos vins.

Quand la nature s’adapte : abeilles et plantes méditerranéennes
Face aux fortes chaleurs, nos abeilles ont su faire preuve d’une incroyable adaptabilité. Lorsque le soleil devenait écrasant, elles ont déplacé leur activité vers les heures les plus fraîches de la journée : tôt le matin ou en fin d’après-midi. Ce changement de rythme leur a permis d’économiser leur énergie et de poursuivre leur butinage malgré les contraintes climatiques.
Du côté des plantes, la résilience de la flore méditerranéenne s’est révélée tout aussi précieuse. Romarin, lavande, thym, mais aussi cistes et autres espèces adaptées aux sols secs, sont parvenus à fleurir dans des conditions difficiles. Ces végétaux robustes sont devenus des refuges pour nos butineuses, qui ont trouvé dans leurs corolles les ressources nécessaires lorsque d’autres se taisaient sous la chaleur.
En observant nos abeilles et en goûtant leur miel, on découvre combien la flore méditerranéenne s’exprime dans chaque cuvée. Romarin, thym, cistes et parfois lavande signent le caractère de ces miels. Ce sont des saveurs de garrigue, concentrées par la chaleur, qui traduisent la résilience des plantes comme celle des abeilles.
Dans les vignes, la période des vendanges témoigne elle aussi de cette capacité d’adaptation. Malgré le stress hydrique, les raisins ont concentré leurs sucres et développé des profils atypiques. Abeilles et vigne traduisent chacune, à leur manière, les conditions extrêmes de l’été, rappelant combien la nature sait s’ajuster pour continuer à offrir le meilleur d’elle-même.
Un terroir en mouvement : vigne, abeilles et climat
Le miel comme le vin sont des témoins fidèles du climat d’une année. Leur goût, leur intensité et leurs arômes traduisent directement les conditions dans lesquelles ils ont été produits. En 2025, les chaleurs successives ont laissé leur empreinte : des miels concentrés, profonds en saveurs, et des raisins aux profils singuliers annonçant des vins atypiques.
Aux Domaines Paul Mas, cette complémentarité entre vigne et abeilles illustre la richesse et la complexité de notre terroir méditerranéen. Les ruches installées au cœur de nos vignes ne sont pas seulement un symbole de biodiversité : elles participent à un équilibre subtil où chaque élément — la plante, l’insecte, le sol, le climat — contribue à la vitalité du tout.
Observer les abeilles et les vignes, c’est lire deux visages d’un même territoire. Toutes deux traduisent à la fois les forces et les fragilités de la nature, mais révèlent surtout sa formidable capacité d’adaptation. Ensemble, elles composent un récit commun : celui d’un terroir vivant, mouvant, qui continue de s’exprimer avec authenticité malgré les défis climatiques.

Miel et vin : la résilience du terroir méditerranéen
De l’abeille à la vigne, c’est un même terroir qui s’exprime : un terroir en mouvement, vivant, capable de transformer l’adversité en caractère. Pour nos apiculteurs comme pour nos vignerons, chaque récolte devient ainsi le témoignage d’une année singulière, d’un climat et d’une terre qui ne cessent de se réinventer.
Aux Domaines Paul Mas, nous voyons dans cette résilience une source d’inspiration. Elle nous rappelle que derrière chaque verre de vin ou chaque cuillère de miel se cache bien plus qu’un produit : c’est une histoire de patience, de cycles, de travail discret et acharné, mais aussi d’équilibre et d’harmonie avec la nature.
Nous vous invitons à découvrir ces trésors du Sud, où le vin et le miel se répondent et s’enrichissent mutuellement, pour raconter ensemble la richesse, la force et l’authenticité de notre terroir méditerranéen.

Notre partenaire : Miellerie des Sources
Nous exprimons notre gratitude envers notre partenaire, Miellerie des Sources, dont l’engagement va bien au-delà de l’installation de nos ruches. Leur dévouement à prendre soin de nos pensionnaires est exemplaire, nous tenant informés de leur santé, de leur évolution, prenant en charge le conditionnement du miel qu’elles nous offrent avec tant de générosité, tout en nous partageant de temps à autres de belles images et vidéo pédagogique que nous tenons à vous partager. Grâce à leur expertise et leur attention constante, nos abeilles prospèrent dans un environnement optimal, garantissant ainsi la qualité exceptionnelle du miel que nous avons le plaisir de partager avec nos clients.